Les temps passés et pas si lointains focalisaient sur des constructions sociales dans lesquelles le travail, la sexualité et la famille pouvaient encore être la source de quelques raisons légitimes de sens et d’existence. Il s’agissait de cadrer, de moraliser les comportements bestiaux de la meute. Les temps récents ont perdu cette accroche, déjà merdique, en son temps. L’on pourrait penser qu’il s’agit là d’un progrès. La famille s’est désagrégée en une multitude de formes, le sexe est suffisamment débridé pour en considérer la dimension libertaire et libertine, le travail n’est plus une valeur dès lors que le chômage ou la précarité de l’emploi en constituent des données acceptables et nécessaires pour permettre à d'autre des salaires ou des parachutes équivalents à 2500 ans de smic.
Ainsi, la morale s’est déplacée. Ce qui, auparavant, restait dans l’ombre du politique s’est fait sa place au soleil dans le politique. Au point que le politique s’est accordé au diapason du moralisme le plus désuet pour le bien des vues économiques les plus libérales et les moins humaines. Pour le renouveler ! Voici donc revenir à grands frais la valeur travail, la famille et la sexualité dans les programmes politiques. Valeurs ou propagande?
La "morale" nouvelle est enfin arrivée. Reste à savoir si c’est le boulot du politique que de s’occuper de ces questions. L’Eglise serait-elle à ce point affaiblie qu’il faille lui redonner du corps ? Ou le politique serait-il à ce point vidé de sa substance qu’il lui faille pomper au religieux des contenus douteux ? A moins qu’il ne s’agisse que de vues électoralistes et stratégiques. Voter utile ! Pour des valeurs éculées qui ne brillent que par leur vacuité ?
Il ne faut pas plonger en pleurnichard coupable et effarouché dans des "utilités" instrumentalisées sans vergogne et contre l'idéal démocratique par des hommes et des femmes moins préoccupés par la Fraaaance (rajoutez les trémolos et le drapeau) que par la griserie du pouvoir. Il ne faut pas accepter la confiscation de ce qui reste de liberté, à savoir, le vote. Il ne faut pas se laisser moraliser à si bon compte. La peur ne peut servir d'argument politique et l'infantilisation du citoyen qu'il faut tenir par la main jusqu'au bouton de la machine à voter est une insulte à l'intelligence. Comment peut-on décemment choisir la logique du moins pire, quand elle se constitue elle-même, cette logique, d'une dose, même légère, de ce pire dont on nous rebat les oreilles histoire de faire en sorte que l'élection soit jouée au soir du premier tour?
Il faut voter, sans stratégie, pour qui représente au mieux les idées qui sont nôtres, pour qui correspond à nos luttes et à nos aspirations les plus profondes, il faut dire merde aux néomoralistes sans morale. Et cela en toute responsabilité, avec les risques que comporte cette responsabilité vis-à-vis de clowns se faisant passer pour des rebelles à la botte de valeurs imbaisables, nauséabondes, dès lors qu'elles sont la version la plus franche et la plus visible de ce que veulent faire passer en douceur les néomoralistes en quête de peuple, en quête de voix, en quête de pouvoir. Pauvres cons, ils sont de n'avoir saisi ce qui se jouait en 2002! La même sauce est resservie et Le Pen reste bien placé dans les sondages. N'y a-t-il pas un problème? La Français sont-ils viscéralement fachos? Ce qui est certain, c'est que le PS n'a jamais si fort fricoté avec avec les concepts de l'économie de marché et avec les conceptions droitistes de la patrie, du travail, de la famille et des délires sécuritaires de ces dernières années. Fatum sera inutile, comme toujours, se destinant sans visées, en route vers une destination inderminée, creusant un sillon qu'il recroisera peut-être.
Loo
3 commentaires:
La dimension me plait beaucoup. Les églises... et puis il y a le maréchal, pas loin, Pétain et ses valeurs proches du nazismes et la peur, toujours la même, qui prend au ventre les ouailles et laisse attendre les futures victimes qui s'ignorent.
Le pêt de la Ségo en somme! Il est vrai que ces choses ne se maîtrisent pas toujours!
la famille disloquée
le travail précaire ou sans valeur
la patrie pétainisée puis lepenisée à l'extrême
heureusement il fait beau j'irai peindre ;-)
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