jeudi 11 octobre 2007

EROS 0.0

Photo: "Volutes" by Marie




Corps dégingandés, déchus, échoués parce que l'esprit a perdu le sens...du toucher. Corps plastiqués , latex et sacs plastiques, comme pour être jetés à la fosse, comme s'il fallait refuser de disparaitre.
Eros 0.0.
Corps absurdes qui se déforment se désincarnent dans le virtualité, le dos plié, la main contracté pour mieux tenir le cordon ombilical de la souris, les yeux rivés sur un écran - ce pourrait être un autre - mais il faut bien compenser ce manque inévitable de...tendresse. Nous sommes humains merde. Et quand il ne s'agit pas de celà encore avons nous des difficultés à ne pas savoir à quoi soumettre notre corps, quelques sacs de voyages pour les buffles et autres objets de désarticulation sportive où les corps éclatent aux jointures, d'être trop sollicités par ce toucher glacial de ce qui restera immuablement inhumain, minéral ou mécanique, mais que l'homme moderne s'obstine a vouloir dominer.

Eros 0.0.

Corps déçus, dont on a oté l'essence de l'intimité, ne commençons même à parler de sexualité, nous nous terminerions dans les communautés, mais corps irréels, enclavés dans la représentation plutôt que la recherche non représentée d'une nature affreuse, et en ce sens j'entend affres. Et si les corps se montrent c'est parfois pour mieux se dissimuler. Eros 0.0. Corps incarcérés de bébés de 190 centimetres et plus de cent kilos perdus dans l'absurdité de leur fonction- à quoi cela peut il donc servir si ce n'est à faire du mal – Lenny « des souris et des hommes » avait l'avantage de ne s'attaquer qu'à des lapins et quand bien même il faisait du mal encore avait il l'avantage de la naivité voire de la débilité.
Eros 0.0
Corps désabusés , désengendrés par une chirurgie sans âme, sans éthique, sans esprit, mais ô combien bien argentée, qui seulement se justifie par le fait d'entrer dans le corps, d'incarcérer, car il ne s'agit de rien d'autre. N'avons nous pas tous joué à Barbie et Ken, mais de là à comparer avec notre notre indéniable « miséritude », il faudrait nous croire conditionnés.
Eros 0.0
Par Fortune, dans l'absence et peut-être l'absence de tout, au moins d'un esprit qui se voudrait corps, nous avons des profesionnels. Professions de la compensation pour des malades du corps, et sachant que nous n'opérons plus la distinction entre le corps et l'esprit finalement pour des malades de l'esprit, en fin de compte des malades du coeur qui pourraient bien avoir besoin d'un pacemaker. D'adord des professionnels pour les choses presque déjà mortes, la Coiff-cure, la manu-cure, la cilli-culture, l'épilation-culture, les deux vont ensemble. Avec les poils et les ongles on a déjà de quoi y passer un bout de temps, pour la représentation et seulement pour cela et ça pourrait suffire, sachant seulement que ceux ci continuent en quelque sorte de « vivre après notre mort, tout au moins de pousser. Mais non le corps sans esprit? Eros 0.0 craint si fort l'anéantissement qu'il s'est entouré de professionnels de la chose. Masseurs en tout genre du bout du pied au bout du sexe, tout dépend du prix, enfourneurs - pour ne pas dire bouchers - de matiéres mécaniques en tout genre pour modifier ou arrêter le vieillissement. Surtout pas d'anéantissement.
Alors l'Eros 0.0 se traine, se dilue et se perd dans ses idées mêmes les plus profondes, il oublie de se défendre et en mouton de panurge ou en Autruche, il fuit sa raison d'être. Il fait des enfants mais il en oublie l'essence. Il aime mais il en oublie d'en donner le sens. Il vit mais il en oublie qu'il meurt.
Il a perdu le sens du toucher et sans même le sentir il a perdu le sens de vivre.
Le corps peut alors devenir une prison qui ne se connait pas.
Eros0.0.

Djü

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Corps divisés de leurs 'propriétaires'. Comment Eros peut exister..? on est étranglé par la manque du toucher. C est l'emprisonnement des sensations la solitude du monde..
pp