lundi 19 mars 2007

Tirez sur le soliste…

photo de Djü

Resterons nous seuls ?

Isolés, en terre aride, unique ami, unique enfant de cette matrice qui n’enfante plus que du vide, rongé par la culpabilité virtuelle d’avoir voulu échapper à l’irréversible mécanique animale. Tu es né bête, deviens moins que cela.

Resterons nous seuls ?

Non, les communautés nous embrassent déjà. N’embrassent-elles pas « toujours » les orphelins, et bien des pères et mères ne doutent pas d’enfants qui ne sont pas de leur sang. Ô bien aimée différence qui transcende les peuples et les transporte à la compréhension profonde de ce mot religieusement bafoué, si religieusement galvaudé que l’on craint de l’utiliser, tant on en a perdu le sens : Tolérance.

Mieux vaut rester seulement soi.

Resterons nous seuls ?

Quelles craintes pourraient bien nous en empêcher ? Pourquoi craindre, hommes et femmes, de ne plus subir les assauts de la tendresse la plus charnelle ? Pourquoi craindre « l’anamour », craindre la fin des coupables tentations, craindre les reproches, la mauvaise foi, les déclarations emportées, la maladresse des premiers émois et des dernières réminiscences du désir perdu ? Pourtant il n’y a pas d’éternité, justement pas d’éternité. Le savoir ne suffit pas. Savoir c’est être seul.

Resterons nous seuls ?

Ces questions n’ont d’intérêt que dans de seul fait d’être posées. Belle quête d’universalité qui existe malgré nous, en nous, sans nous. Belle quête que de vouloir se réapproprier le sens de ce qui ne nous a jamais appartenu, à soi seul, et quel paradoxe, si parfait qu’en assumer la raison est une solitude.

Restons donc seuls ensemble, les coudes serrés, solidaires devant la masse informe, la bouche insatiable qui voudrait tout avaler, tout lisser et tout faire oublier.


Djü.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je souscris mon cher... Et je t'emmerderai bien sur deux trois trucs. A part ça c'est de la balle!

Loo.