lundi 21 mai 2007

Parle à ma tête mon cul est malade

"Ideas" by Tibarama


Parce qu’en fait de tête, si mal tenue par la ménagère que l’on s’évertue à être, ménagère en rationalités, il s’agirait plutôt d’admettre que l’on s’occupe davantage de la propreté -et d’une forme d’ordre à faire régner- de notre cul en termes d’inconscient et de conditionnement, que de pensée.

Il est d’ailleurs parfois question de « tête de bite », expression courante recouvrant autre chose qu’une simple ressemblance physique -encore que- stipulant par ailleurs que la bite est infiniment idiote (il faudrait en fait dire bestiale, tout le contraire de la bêtise). Notons que "tête de cul" n'est pas usité.

Le bon sens n’est pas toujours de bon conseil. Loin de nous l’idée qui consisterait à faire équivaloir la tête et le séant, pourtant, l’étron aime à se nicher, profondément au chaud, et plus souvent qu'il n'y parait, ailleurs qu’en son lieu naturel … La tête n’est pas suffisamment bien faite pour refouler ou rejeter les roquettes fécales qui s’y trouvent. Elle est, en même temps, si bien faite qu’elle peut en héberger des colonies entières. Aussi pourrions-nous légitimement risquer l’idée qu’une constipation du derche puisse conduire à rendre malade cette vénérée, et si cartésienne, psychè.

Dès lors que les familles décident de régler la question du cul, du propre, du coprolithe psychiquement acquis, avant celles de la tête pratique et à pratiquer, là, en effet, commence la fossilisation neurologique, et par suite les premières céphalées plus ou moins conscientisées.

Ainsi, en arrive-t-on à ce stade de la rationalité développée familialement et scolairement où la tête pense comme un cul, et souvent moins parfaitement qu'un vulgaire trou de balle tout entier engagé à sa fonction primordiale. Quoi ? Un cul ne pense pas ?

Ce moment d’intimité bestiale rappelle, pourtant, de manière fugace, certes, aux malades de la tête qu’ils ont une tête. Qu'il vaut mieux que leur cul ne s'occupe que de ces fesses qui, elles-même, leur rappellent qu’ils ont une tête (Le paradoxe des chiottes). D’où la facilité d’y lire des littératures plus ou moins littéraires pour s’oublier, pour oublier que nous sommes pourvus d’une tête.

Il faut, en effet, avouer que ce cul, si dénigré fut-il, remplit généralement sa fonction bien mieux que la tête n’accomplit la tâche qui devrait être la sienne : penser. Cette tête incroyablement dégénérée qui va jusqu’à rendre malade ce cul qui n’a rien demandé, cette tête qui va jusqu’à se mettre en conflit avec les éléments qui lui assurent son équilibre, popotin compris.

Ainsi, en va-t-il de nos moralistes dont le cul malade ne peut même plus s’en remettre à une tête qui a déclaré forfait depuis trop longtemps. Si encore le fait de penser avec un cul -son colombin et ses odeurs putrides- était connu et assumé comme une inéluctable condition. Nos moralistes pensent par leur cul en le prenant pour leur tête!

Les voilà ces « prêtres » s’accrochant au mirage et à la vertu de la raison. Alors qu’ils échangent et se disputent par fondements interposés, c’est bien en lieu et place de ces fesses neuroniques, maladives et contagieuses qu'ils combattent, dans le vide, le regard figé sur les fesses de Don Quichotte, c'est en lieu et place de ces culs synaptiques, qu’ils auraient dû penser, et non chier, pour soigner le cerveau, organe qui, par excellence conduit à la production de futilités aussi bien intellectuelles que physiologiques : le « pet ».

Ainsi, du « souffle » à la psychè, il n’y a rien. Rien d'autre que le moraliste lâchant ses vents sous prétexte que cela soigne son corps. Pourtant, l'oubli premier... Le soin de la tête!


Loo




1 commentaire:

Anonyme a dit…

Eh oui il faut bien oublier la tête pour savoir que le corps pense. Merci mon Nic